Histoires d'ici et d'ailleurs

Si Anne Robillard met 12 Tomes à nous raconter une histoire, Luis Sepulveda en met 1 pour nous en raconter 25.

25 petits textes qui se suffisent à eux mêmes, des textes forts, des textes émouvants, des textes humains. Leurs petites tailles ne les rendant que plus denses et plus forts.

Lorsque j'ai emprunté ce livre à la Médiathèque, j'avoue avoir été autant séduite par la couverture, l'auteur en lui-même et le résumé. Car ce sont des histoires vraies, des histoires personnelles d'un homme et de ses morceaux de vies.

"En 1990, Luis Sepúlveda revient au Chili après la chute de la dictature, il emporte la photo d’un groupe de cinq enfants prise dans les années 70 dans une banlieue ouvrière. Avec l’auteur de la photo il entreprend de reconstituer ce groupe. Ils retrouvent ceux qui sont maintenant devenus des jeunes gens mais l’un d’eux a disparu. A partir de l’absence, Sepúlveda raconte vingt ans d’histoire. De Nushiño, le chasseur shuar, aux frères Arancibia, imprimeurs amis des jeunes poètes, en passant par la voix de Katia Olevskaïa, ou la fragilité des héros, vingt-cinq contes, chroniques toujours ironiques et tendres, parfois féroces, nous transportent de l’Amérique latine à l’Europe, ici et ailleurs, dans des situations différentes, des milieux différents, mais les mots de l’auteur nous ramènent toujours sur le même territoire littéraire, celui des vaincus qui refusent d’accepter la défaite. Un territoire que tous les lecteurs de Luis Sepúlveda connaissent et où ils retrouveront quelques-uns des meilleurs moments de son œuvre littéraire de son inimitable force narrative, de son talent pour transformer observations et anecdotes en histoires fascinantes. Un recueil qui se place dans la continuité des Roses d’Atacama."

Cela fait deux mois que j'ai achevé cette lecture et il m'a fallu en relire le résumé pour m'en rappeler en détail certains contenus. On ne retient pas tout de ces 25 contes c'est vrai, certains marquent plus que d'autres c'est également vrai. Malgré tout j'ai toujours gardé en mémoire le plaisir que j'ai eu à parcourir ces morceaux de vie. J'ai une tendresse particulière pour "Le vieux qui lisait des romans d'amour" et que je vous conseille fortement parmi ces 25 histoires.

Au vu du contexte je m'attendais à certains récits trash, il n'en est rien, l'auteur ne nous noie pas dans un pathos larmoyant, au contraire il nous transporte dans cette aventure humaine qu'est la vie, nous offrant un regard nouveau sur le Chili mais également son exil et d'autres moments de sa vie tout aussi forts et humains. Le temps qui passe est également une thématique profonde de ce livre que Luis Sepulveda semble voir avec sérénité, le changement est là, palpable et au fil des contes on aperçoit les combats de cet homme pour "la Liberté, la Culture et l'Epanouissement".

Si j'ai répété autant de fois le terme "humain" c'est que cet auteur l'est foncièrement et qu'il incarne à lui seul un combattant pour les Droits de l'Homme et une figure importante de l'Amérique latine.

Des récits à lire, à méditer et à savourer.